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Le Vaisseau du Temps

11 mars 2012

Les mots du dimanche

Mot de la semaine

« haha » () mot japonais pour « mère ».

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4 mars 2012

Les mots du dimanche

Mot de la semaine

« pop » signifie « le temps » en maya. Hoopo pop: le temps s'éveille.

 

Familles de mots

« Beauté » en maya yukatàn se dit « hats'utsil ». Frapper se dit « hats'ik ». Difficile d'établir une étymologie de ces mots, mais leur ressemblance est... frappante.

 

Attention à l'orthographe

Sens dessus-dessous: à l'origine, « ce qui est dessus-dessous », puis « c'en dessus-dessous ». N'arrivant plus à comprendre l'orthographe de cette expression, on a décidé d'écrire « c'en » « sens » plutôt que « sans », même si l'on ne prononce pas le « s » final de « sens ».

Les auteurs se fichent bien de ces règles et ont utilisé les trois orthographes (voir Littré, TLF, ou même wikipedia).

 

Langue de la semaine

L'E'ñepa est une langue karib (famille caribéenne) parlée au Venezuela, près du fleuve Orénoque. Elle est particulièrement remarquable pour sa structure syntaxique Objet – Verbe – Sujet, unique au monde.

Exemple:

Mareoka nnamaanëhpë mën ano.

Par Mareoka a été créée la Terre.

 

Je suis bien d'accord, il est stupide d'utiliser une phrase au passif pour illustrer cette particularité. Mais cela me permet de parler de « Mareoka », celui qui a créé le monde.

« Mareoka a créé toutes les choses pour les E'ñepa: le feu, l'eau, le soleil, le jour, la nuit, les plantes, et les animaux. Il a enseigné aux E’ñepa comment fabriquer des hammacs, des sarbacanes, des arcs et des flèches, faire des paniers, et comment jouer de la flûte et chanter. Un jour, Mareoka a demandé à chacun: Que veux-tu être? Veux-tu être un humain? Veux-tu être un daim, un alligator, un tatou, un singe, une tortue, ou un oiseau? Tout le monde devait choisir. Ceux qui ont choisi de devenir des animaux étaient toujours E’ñepa, mais dans des corps d'animaux. Pour cela, les E’ñepa ne mangent pas les animaux qu'ils voient comme leurs ancêtres. »

 

Autre exemple plus probant:

Kana yansehpa kë' wïnkïhchan anawën.

Le poisson iront prendre les femmes demain. → Les femmes iront pêcher demain.

2 mars 2012

Premières graines

Il y a certaines personnes qui commencent en retard leurs récits de voyage alors je prends de l'avance.

Partir en Erasmus

J'ai toujours voulu aller ailleurs faire l'aventurier, jouer à l'Indiana Jones. Il parait que l'archéologie, ce n'est pas du tout ça. On verra bien.

L'échange Erasmus semble être bien placé pour commencer un tour du monde. L'Italie, c'est toujours un pays connu quand on étudie le latin, et c'est aussi un retour aux racines de la famille.

Seulement, ce n'est pas si simple que de dire "je partirai en Erasmus l'année prochaine". La première étape, c'est de trouver les informations à jour. Rencontrer le coordinateur qui ne revient à Lille que les jours pairs de pleine Lune quand il ne pleut pas et que le vent est orienté sud-sud-est. 

Ensuite il faut construire le dossier. Sans oublier que puisqu'on est en France, on n'a théoriquement pas le droit de poursuivre des études de "Langues et Cultures antiques" avec "Archéologie". Alors, quand en plus on envisage un master aussi peu répandu que "Sciences de l'Antiquité"... 3 universités en France, à cheval sur les UFR de langues anciennes et d'histoire. Bizarrement, c'est un professeur d'Histoire de l'art qui tranchera si je peux partir en Erasmus. Pour comparer, c'est comme si un biologiste déterminait si j'ai le droit de poursuivre des études en pétrochimie à l'étranger. Ou comme si un bonobo devait choisir si j'appartiens au genre humain. Et encore, ça, ça peut encore se justifier.

Bref. La ville, c'est Padoue, Padova en italien. Ici la Basilique de Padoue vue depuis l'un des nombreux ponts qui enjambent la rivière Bacchiglione (de baccajare qui signifie "gronder, vrombir" en vénitien du XIème siècle):

Padova-Basilika_der_hl

Il y aurait beaucoup de choses à dire sur cette ville mais je vais attendre que ces messieurs de l'Art me délivrent le laisser-passer.

Le Voyage commence à Leipzig

Ce sont quelques jours qui paraissent déjà trop loin qui sont passés trop vite quelque part dans les steppes sibériennes d'Allemagne de l'Est. 

Après une nuit de voyage étriquée dans l'espace mais libératrice dans l'esprit, après une courte correspondance à Berlin dans une gare de la taille d'une pyramide, on débarque à Leipzig. Dans les trains tout est déjà plus grand, avec quelque chose de la pâtisserie que l'on prend avec le thé après le dessert: délicieuse, inattendue et aussi un peu effrayante. Elle parait d'autant plus considérable qu'on l'on a déjà pris le dessert, et l'on craint de ne pas en venir à bout. Tout est un peu comme cela à Leipzig.

Notre hôtesse nous a d'ailleurs laissé un bref instant, à ma camarade de voyage et à moi, en feignant d'arriver en retard, pour nous sentir assaillis par la splendeur pâtissière de la gare. Rien à voir avec nos gares sèches comme des biscuits sans beurre: il y a toutes sortes de boutiques, le plafond est au moins à deux kilomètres en altitude, il y a toutes sortes de choses partout, et des trains très grands. Au dehors, l'espace entre les deux rives de la rue est aussi large et peuplé que le cours du Gange. Peuplé par des bus, des trams, des gens, des voitures et des bolides. Les bâtiments ont l'aspect bien rassurant. bien terrestre et bien rangé des pâtisseries à étages. On croise la colonne-palmier esseulée de la Nikolaikirche, église qui accueille d'autres colonnes palmiers dans un ensemble crémeux et pastel ainsi que le départ symbolisé par des pavés nuitamment colorés qui indiquent quant à eux le lieu de départ des événements de 1989 (les "Montagsdemonstrationen" en automne).

[C'est grâce à ce genre de phrases que je me réjouis de ne pas avoir à traduire les articles de ce blog dans d'autres langues comme je l'avais imaginé au début.]

Les jours suivants, pêle-mêle car c'est ainsi que la mémoire voit les choses, nous sommes montés en haut d'une ziggourat applatie balayée par les vents d'un Dieu sans doute furieux qu'elle eût tenté de toucher le ciel (au dessus-même de la Tour Eiffel, si l'on prête oreille aux racontards). mais qu'il se rassure, la ziggourat en question partage avec tous les autres bâtiments de la ville le style débonnaire et terrestre de la pâtisserie à l'heure du thé.

Nous sommes allés à Dresde qui possède un centre-ville étonnant, à cheval entre Transylvanie et Pologne: une pierre noire comme un charbon infernal qui s'élève pour construire de majestueux édifices d'un baroque assagi par le luthéranisme.

Je termine les lieux en revenant à Leipzig: le chocolat, l'université et la marzipan sont partout ; dans les boutiques dans les salons de thé, dans les allées, dans les passages, en haut des escaliers et dans les musées (qui sont en bas des escaliers, eux. Mais ça n'était pas bien indiqué.). Il y a des parcs géants et les lacs géants aussi, à Leipzig.

Les gens à Leipzig méritent que l'on parle d'eux. Malgré mon mutisme indécent mais parfaitement justifié par le dépaysement et la rapidité du dépaysement, ils ont débordés de vie plus encore que de courtoisie. De quoi changer des cadavres d'araignées pourrissant dans l'humus. En particulier, si l'hôtesse parvient un jour jusqu'à ces lignes, je la prie d'accepter mes excuses pour mon attitude, j'étais tout simplement ébaubi de l'écorce à la moelle. Et la rigidité de l'écorce fait passer l'émerveillement pour je ne sais quelle lassitude mal-à-propos.

Il s'agissait donc de la première graine laissée au vent, avec un peu de maladresse, mais c'est un début. Bientôt l'Italie, le Grand Nord, la Chine, le Japon, l'Amérique, les Indes, l'Afrique!

2 mars 2012

Présentation

Un blog, pourquoi?

Promeneurs, allongés sous le feuillage, dans une forêt ou dans un jardin, nous aimerions que les arbres écoutent, comprennent, répondent et témoignent du passage du temps. 

Le Vaisseau du temps

Un arbre est immobile dans l'espace, mais il traverse le temps. Il est un navire organique et vivant.

Structure du vaisseau

Vaisseau du Temps

 

Commençons par la terre et montons vers les airs.

Les racines parleront des choses cachées. Ce qui est trop ancien pour qu'on s'en souvienne, ou bien ce qui est trop bien caché pour qu'on l'ait remarqué. 

L'écorce, sur le tronc, forme le centre du vaisseau et concentre l'activité du blog: on y grave le récit des expériences. N'hésitez pas à graver vous aussi.

Les branches et les rameaux s'élèvent vers les exercices de la pensée. C'est là que les oiseaux discutent de l'actualité, ont des considérations sur la politique, bavardent des derniers bons livres.

Le feuillage est agité par les troubles du quotidien: révoltes, émerveillements, déceptions, espoirs, rêves, veillées.

Les fleurs sont des cadeaux pour la vue et l'oreille. On ne sait pas à quoi ressemble une fleure avant qu'elle fleurisse: contes et nouvelles, sans doute mais peut-être aussi musique, dessin, peinture, photo. N'hésitez pas à les cueillir.

Les fruits sont ds cadeaux pour la vue et le goût. Surtout pour le goût. N'hésitez pas à les goûter.

Les graines sont les éléments mobiles de l'arbre: espérances, annonces et récits de voyage. Voire illustrations si un jour je cesse d'oublier l'appareil photo.

Niloka

Ni- नि est la racine pour "guider" en sanskrit.

loka लोक est le mot pour "monde" dans la même langue et dans nombre de langues-filles.

 

 

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  • A person cries out against life because it's lonely, and because life's broken off from whatever created it. But no matter how much you hate life, you love it, too. It's like a caldron boiling with everything you have to have — but very painful to the lips
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